Bellinzone

1. De grandes qualités d’aménagement et un levier d’urbanité sur un large périmètre

L’origine du projet découle de la mise en service en 2016 de la NLFA, la nouvelle ligne ferroviaire à travers les Alpes, dont principalement le tunnel de base du Gothard. Initialement, la commune avait déposé un ambitieux projet de nouvelle gare qui a été rejeté par le service du patrimoine des CFF et par l’Office fédéral de l’environnement. C’est tant mieux car la deuxième mouture du projet est riche en qualités.

Le hall de la gare est dorénavant un espace ouvert, à mi-chemin entre une galerie et une place couverte. Cette porosité entre le quai ferroviaire et la place de la gare donne un caractère tout à fait particulier à l’interface, adapté à l’image et aux conditions climatiques du sud de la Suisse.

Les arrêts de bus sont organisés en deux lieux. Les principales lignes urbaines s’arrêtent de part et d’autre de la place de la gare avec un mobilier urbain modeste et bien intégré. Toutes les autres lignes bénéficient de la transformation de la rue Nadi, anciennement circulée, en une plateforme bus dédiée. Les bus y circulent à l’anglaise autour d’un quai central long d’une centaine de mètres. Un couvert argenté protège le tout et fait le lien avec l’accès aux quais ferroviaires. Vu le nombre de bus qui desservent la gare (5 lignes urbaines et 5 lignes régionales), cette solution est très convaincante.

La place de la gare est en pente douce et pavée. La transition des niveaux entre le bâtiment de la gare et la place se fait par une série de marches et de paliers. Les gens s’y assoient pour attendre ou pour profiter de l’animation du lieu. L’arborisation de la place est modeste par rapport aux standards actuels.

La place est à sens unique hormis pour les bus et l’accès au P+R. La circulation y est aménagée en zone de rencontre, et les flux de piétons traversent avec facilité cet espace pour converger vers le centre historique plus bas. Notons cependant les très importants flux d’écoliers et d’étudiants à l’heure de pointe du matin.

Pour le voyageur qui sort de la gare, les choix sont évidents et immédiats entre, dans la partie nord, les taxis, les vélos et VLS (vélo en libre-service), et dans la partie centrale ou sud, les différents arrêts de bus et le cheminement piétonnier naturel vers le centre-ville. La dépose minute tire parti de la générosité de la place et se fait naturellement indépendamment des espaces dédiés. Le P+R est situé dans une cour tout au nord du site. Le parking en surface compte 150 places et 50 pour les deux-roues motorisés. Une passerelle moderne y est aménagée et donne un accès direct aux quais ferroviaires.

Le bâtiment de la gare comprend encore un café, une confiserie, un magasin Coop dans la partie souterraine, une pharmacie, des services d’accueil et, dans une partie un peu confidentielle, une vélostation.

Le stationnement des vélos se fait dans un couvert de 340 places juste au nord et sur le quai 1 dans la partie sud.

Les quais ferroviaires sont accessibles par trois passages, un souterrain et deux passerelles. Seule la passerelle historique donne accès au quartier situé à l’est des voies. Les accès se font par escaliers et ascenseur sauf pour la passerelle historique qui ne dispose pas d’ascenseur. Il faut aussi reconnaître que les parcours pour les personnes à mobilité réduite peuvent être longs entre les quais ferroviaires et la plateforme bus.

Finalement, il faut encore souligner que le réaménagement de la gare et de ses abords a permis de repenser le schéma de circulation de cette partie de la ville. Dorénavant, le trafic en transit est éloigné du centre. Toutes les rues voisines bénéficient de mesures de modération. Pour le futur, la commune réfléchit au projet de mutation des anciens ateliers ferroviaires situés au nord de la gare, en contrebas de la ligne de chemin de fer (env. 10 ha).

Les gares du Tessin : enseignements généraux